Au Moyen-âge, on allumait les feux du solstice d’été aux croisement des chemins et dans les champs pour se protéger des mauvais esprits et des démons, dont on pensait qu’ils étaient libres d’errer quand le soleil se dirigeait à nouveau vers le sud. Après avoir tenté d’empêcher cette fête païenne, l’Eglise catholique l’a christianisé en la dédiant à Saint-Jean, mais sans participer aux rituels délictuels qui se sont conservés au moins jusqu’au XIXème siècle dans une grande partie de l’Europe.
En Norvège la fête de la Saint Jean est appelée Sankthans ou Jonsok qui signifie littéralement le « réveil de Jean » et fait référence aux pèlerinages religieux à l’époque médiévale. Jour férié en Norvège jusqu’en 1771, Sankthans/Jonsok était la fête la plus importante de l’année.
De nos jours, la célébration commence la veille, sankthansaften, soit le 23 juin car c’est la nuit la plus courte de l’année. Les Norvégiens célèbreront la soirée en dansant autour des feux de joie et des mâts de mai, racontant des fortunes et dégustant des crêpes sucrées. D’autres célébreront en cuisinant sur un feu de camp, en organisant une randonnée de nuit. Faire la fête sur un bateau dans les fjords est une façon populaire et pittoresque de passer la Saint-Jean.
Le feu de joie
Le grand feu de joie est le principal symbole de la Sankthans. Il protège des démons, représente le soleil et renforce ses pouvoirs. Des feux de joie sont brûlés dans tout le pays, principalement dans les zones côtières. Leur méthode d’allumage n’est pas conventionnelle, seuls du silex ou des bâtons peuvent être utilisés.
Parfois, des poupées sont fixées sur des feux de joie. Elles représentent des temps anciens et difficiles. Le feu les libèrent et le lien gênant avec le passé est rompu.
La décoration extérieure
Certaines traditions incluent des granges décorées de branches de cerisier, bouleau, ou sorbier pour empêcher les trolls de voler les vaches.
Les danses autour du mat de mai
Le mât de mai représente Yggdrasil, un arbre central qui relie neuf mondes. Le mât est généralement un poteau en bois en forme de croix, avec deux anneaux sur les côtés. Il est décoré de fleurs et de couronnes. Les gens dansent autour pour augmenter leur force. Les pays du Sud décorent le mât en mai, mais ce n’est pas possible en Norvège car les fleurs ne fleurissent qu’en juin.
Une nuit magique
La veille de la Saint-Jean est considérée comme magique où le naturel côtoyait le surnaturel !
Le soir, les jeunes filles recherchent sept types d’herbes et les cachent sous l’oreiller pour rêver d’un futur mari. Les plantes cueillies avaient également le pouvoir d’éloigner les maladie de la ferme.
Les femmes fabriquent des couronnes de fleurs. Cette coutume est née il y a des siècles lorsque les couronnes de fleurs étaient un cadeau pour les dieux dans l’espoir qu’elles récompenseront la fertilité.
L’eau acquiert également des pouvoirs magiques. On pense que la rosée améliore la vision et que les sources sacrées ont des pouvoirs de guérison. Se rouler nu dans la rosée le matin de Jonsok assurait force et santé, tandis que quelques gouttes de gouttes de cette rosée magique permettait à la bière de bien fermenter et à la pâte à pain de bien lever.
Les mariages simulés
Pour célébrer l’éclosion d’une vie prospère à venir, la mise en scène des mariages simulés entre enfants était très populaire dans la Norvège occidentale du XIXè siècle.
Nourriture
Les plats les plus appréciés sont les grillades, les écrevisses, les fraises norvégiennes et le rømmegrøten, pudding norvégien à la crème de sure. Les enfants sont gâtés avec des bonbons, en particulier des crêpes au beurre et au sucre.