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Les incohérences de Nutri-Score

Nutri-score est le système d’étiquetage nutritionnel qui a été conçu par Santé Publique France et adopté dans plusieurs pays européens dans le but de fournir aux utilisateurs des informations nutritionnelles plus claires sur les aliments qu’ils vont acheter. La volonté de la commission européenne est de rendre cet étiquetage encore facultatif, obligatoire en 2022.

 

Comment fonctionne Nutri-Score ? 

C’est un système de classification colorée de 5 lettres dans lequel le vert foncé A est la meilleure option et le rouge E la plus mauvaise.

Vert (A), très sain
Vert clair (B), sain
Jaune (C), ni bon ni mauvais
Orange (D), malsain
Rouge (E), très malsain

 

Le score est attribué sur la base de 100 gr ou 100 ml de produit, concernant sa teneur :
– en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive),
– en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel)

Sont concernés tous les aliments transformés (à l’exception des herbes aromatiques, du thé, café et des aliments pour bébés) et toutes les boissons non alcoolisées.

Les produits non transformés, comme les fruits et légumes frais ne sont pas concernés.

 

Les critères d’attribution de Nutri-Score interrogent 

Pourquoi des produits du terroir bénéficiant d’un label AOP (Appellation d’Origine Contrôlée) se retrouvent-ils moins bien classés que des aliments industriels ? Comment les frites du fast-food McDonalds peuvent-elles être classées B, ses hamburgers répertoriés C …. et notre bon vieux roquefort noté D ou E ?

L’explication repose dans le fait que Nutri-Score ne comptabilise pas le degré de transformation ni la présence ou non d’additifs présents dans le produit alimentaire.

Les frites chez McDonald’s sont évaluées B quand bien même elles contiennent 18 additifs en plus de l’ingrédient de base qu’est la pomme de terre.

A l’inverse, les recettes traditionnelles de nos terroirs (qui ne peuvent pas être modifiées en raison de leur label AOP) sont jugées trop grasses et trop salées. Malgré l’adaptation de Nutri-Score pour la catégorie des produits laitiers, la majorité des fromages AOP sont classés en D (93%) et en E (6%). De nombreux producteurs de fromages (Roquefort, Cantal, Morbier, Mont d’Or, Parmesan Reggiano ….) jugent cette approche punitive et la filière demande le retrait du Nutri-Score pour les AOP.

        

 

Comment se peut-il que l’huile d’olive extra vierge reçoive une note D la classant comme un produit « malsain » tandis que Coca Cola zéro serait noté «sain »  avec un B ? L’huile d’olive extra vierge et le Coca Cola Zéro ne sont pourtant pas comparables. On peut aisément boire 100ml de Coca  Cola zéro ….. nous restons dubitatifs sur quiconque ingurgitera 100ml d’huile d’olive !

L’huile d’olive est très riche en acide oléique, un acide gras monoinsaturé, en vitamine E et en polyphénols qui lui confèrent des qualités nutritionnelles et des vertus

 

pour la santé reconnues (activité anti-inflammatoire, antioxydants qui améliorent la santé cardiovasculaire).

Le Coca-Cola zéro, composé d’un substitut de sucre qui l’aspartame, est quant à lui noté B car il ne contient ni sucre, ni calories. L’aspartame est pourtant très controversé pour plusieurs raisons : il est soupçonné d’entraîner une augmentation du stress oxydatif et de provoquer une neurodégénérescence.

Plusieurs nutritionnistes appellent d’ailleurs à ne pas se fier au Nutri-Score, car celui-ci n’est pas gage de produits de qualité ! Finalement, ne semble-t-il pas préférable de goûter un roquefort riche en vitamine A plutôt que des frites assaisonnées à un agent toxique à base de pétrole ou au même additif que l’on retrouve dans les détergents ménagers  ? Ce n’est pas comparable. C’est pourtant ce que fait le nutri-score, il évalue des aliments qui n’ont aucune similarité.

 

Nutri-Score ignore l’équation qualité / quantité / efficacité nutritionnelle

Le premier échec de Nutri-Score est son obsession à évaluer un produit pour un nutriment spécifique ou ses calories, plutôt que pour l’aliment dans son ensemble. Les produits gras, caloriques, trop salés ou trop sucrés obtiennent automatiquement une mauvaise note. A l’inverse, les produits riches en nutriments, fibres, protéines obtiennent un bon Nutri-Score. Cette notation ne tient pas  compte du type de graisse ou de l’impact de l’alimentation sur notre organisme.

Le deuxième problème est que Nutri-Score valorise tous les produits sur la même quantité, c’est-à-dire 100 gr ou 100ml, ce qui ne correspond pas à la portion réelle de nombreux aliments.

Prenons les exemples ci-dessous :

D’un côté un plat individuel cuisiné de paupiette de veau, poids net 300g, qui reçoit la notation Nutri-Score A (note calculée sur la base de 100g de produit fini).

En face, un sachet de craquant norvégien Sigdal avoine sans gluten, contenant 8 craquants pour un poids net total de 190g et qui obtient une notation C.

                            

Il semble tout à fait plausible de ne consommer que 3 craquants Sigdal avoine sans gluten, soit un poids net total de 71,25g de produits et de se sentir tout à fait rassasié, tout en ayant absorbé une efficacité nutritionnelle reconnue.

En donnant une note positive à certains aliments ultra-transformés, ce système Nutri-Score peut faire en sorte que le consommateur privilégie sa consommation par rapport aux vrais aliments et ce serait une grave erreur.

La nutrition par les graines est extrêmement saine d’un point de vue nutritionnel, et représente une solution d’avenir car elle apporte une efficacité unique en terme de calories offertes par quantité de calories utilisées pour produire. Comment Nutri-Score peut ignorer un aspect aussi vital pour notre avenir et notre santé ?